2011-11-13
Produção e circulação da Moeda. Trocas Mundiais
Commerce: les multinationales au coeur des échanges mondiaux
Sandra Moatti
Alternatives Economiques Hors-série n° 090 - octobre 2011
La circulation croissante des marchandises s'accompagne d'une internationalisation de la production. Une réalité mal saisie par les statistiques.
Trois tendances caractérisent le commerce mondial depuis une vingtaine d'années : l'accélération des échanges, qui augmentent nettement plus vite que la production mondiale ; la montée en puissance des pays émergents, de la Chine en particulier, désormais de loin le premier exportateur mondial ; et des déséquilibres massifs dans les soldes commerciaux entre pays.
Cette vision purement macroéconomique du commerce mondial masque cependant le rôle majeur des grandes firmes globales, dont les processus de production sont de plus en plus internationalisés. La faiblesse des coûts de transport et la facilité des communications servent en effet l'organisation des chaînes de valeur à l'échelle mondiale. Celle-ci passe par l'établissement de filiales à l'étranger - les filiales étrangères des sociétés transnationales produisent 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et réalisent environ le tiers des exportations mondiales -, mais aussi de plus en plus par la sous-traitance. Les firmes transnationales fragmentent ainsi leur chaîne de production entre une multitude de pays, arbitrant les avantages comparatifs de chaque territoire selon des critères de coût, de qualité ou de délais. Les produits d'Apple tels que l'iPhone sont emblématiques de ce recours massif à la sous-traitance. A la limite, la firme globale n'a plus aucune activité de fabrication, mais elle capte pourtant le plus gros de la valeur ajoutée.
L'essor du commerce mondial
La crise a causé un recul brutal, mais temporaire, des échanges en 2009, les exportations mondiales ayant retrouvé en 2010 leur niveau de 2008. Le dynamisme du commerce mondial depuis une vingtaine d'années reflète avant tout la croissance des échanges de produits manufacturés, mais aussi la poussée des prix des matières premières à partir des années 2000. Il s'accompagne d'une redistribution des cartes au profit des émergents, notamment de la Chine, mais aussi d'un déséquilibre croissant des balances commerciales, seulement brièvement corrigé par la crise.
L'internationalisation des chaînes de valeur fausse la lecture des chiffres des échanges commerciaux. Le même bien traverse en effet plusieurs fois les frontières à plusieurs étapes de sa fabrication, contribuant à la croissance exponentielle des échanges par rapport à la production. La lecture des soldes commerciaux est également biaisée. Mesurer les échanges en valeur ajoutée, plutôt que par les valeurs brutes des exportations et des importations, comme le font quelques travaux d'experts, donne une vision plus juste du commerce mondial mais reste encore insuffisamment développée.
Investissements directs étrangers : cap au Sud
Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) n'ont pas encore retrouvé, pris globalement, leur niveau d'avant la crise, à la différence des flux commerciaux. Leur distribution évolue cependant rapidement. Pour la première fois en 2010, les pays en développement et en transition ont dépassé les pays industrialisés comme destination des investissements directs étrangers. Ces pays exportent aussi de plus en plus leur capital, puisque près du quart des investissements étrangers viennent des pays du Sud. Ils ciblent alors très majoritairement d'autres pays du Sud. Mais si les multinationales des pays émergents montent en puissance, leurs actifs à l'étranger demeurent très en deçà de ceux des multinationales du Nord.
L'iPhone, un produit " made in world "
Quel est le pays d'origine d'un produit ? L'iPhone illustre la complexité de cette question. Conçu par Apple en Californie, il est assemblé en Chine par une entreprise taïwanaise (Foxconn), à partir de composants fabriqués dans différents pays. Les exportations d'iPhone à partir de la Chine viennent gonfler l'excédent commercial chinois, alors que la valeur effectivement ajoutée dans ce pays est minime. Ce cas extrême montre que les chiffres traditionnels du commerce international donnent une indication biaisée des relations commerciales bilatérales. Mesuré en valeur ajoutée, le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine était estimé à 165 milliards de dollars en 2008, contre 285, selon la comptabilisation traditionnelle.
Pour comprendre ces chiffres
- Notre appareil statistique rend mal compte de l'activité d'agents de plus en plus globalisés. Ainsi, les comptes du commerce extérieur enregistrent les flux de marchandises à leur valeur d'échange à chaque passage de frontière. Or, la segmentation et l'internationalisation des processus de production multiplient les échanges de biens intermédiaires entre pays et conduisent à gonfler les échanges mondiaux. Pour analyser de façon pertinente le commerce extérieur, il faut pouvoir évaluer le contenu en importations des exportations et, à l'inverse, la part des biens d'origine nationale comprise dans les importations. Autrement dit, réaffecter les valeurs ajoutées des différentes étapes de la production à chacun des pays qui les ont effectivement produites.
Fonds monétaire international (FMI) : base de données du " World Economic Outlook " accessible sur www.imf.org
Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) : " World Investment Report " disponible sur www.unctad.org/fdistatistics
Les données sur l'iPhone sont issues d'un article de Yuquing Xing, accessible sur www.voxeu.org/index.php?q=node/6335
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